Warner Bros accusé d’avoir piraté une méthode anti-piratage
Une société allemande baptisée Medien Patent Verwaltung (MPV) a déposé aux Etats-Unis une plainte en violation de brevet contre Warner Bros, Technicolor et Delux Entertainment. Elle leur reproche d’avoir piraté une méthode de lutte contre le piratage qu’avait présenté MPV à Warner en 2003. La technologie consiste à marquer les bobines de films d’une empreinte invisible des spectateurs, qui permet de retrouver dans quel cinéma a été filmé une copie piratée d’un film.
MVP assure qu’elle avait été voir Warner Bros, à la demande du studio, pour lui présenter sa méthode et négocier avec lui une licence. Mais « à la place, ils ont commencé à utiliser notre technologie de manière intensive sans notre autorisation et sans nous en rendre compte », explique la société allemande. « Cependant, nous avions pris soin d’obtenir des brevets pour protéger la technologie de MPV, et nous sommes désormais en position de faire valoir nos droits ».
Il est impossible à ce stade de savoir si Warner a effectivement violé le brevet de MPV, ou s’il s’agit uniquement d’une énième plainte infondée d’une société qui pense qu’avoir une idée suffit à avoir un monopole sur toutes les méthodes qui aboutissent au même résultat.
Ca n’est en tout cas pas la première fois que des accusations de piratage de technologies anti-piratage sont lancées. Il y a cinq ans, deux sociétés françaises s’étaient positionnées pour obtenir le marché de la collecte des adresses IP sur les réseaux P2P, en prévision de la riposte graduée qui promettait déjà d’arriver en France. Mais Advestigo et CoPeerRight Agency (CPRA) se sont affrontées devant les tribunaux, CPRA reprochant à AdVestigo de violer certaines de ses technologies de recherche d’infractions sur les réseaux de partage de fichiers. Leur litige a eu pour principal effet de geler les poursuites contre les internautes en France. C’est finalement un troisième larron qui opérait déjà discrètement à l’époque, Trident Media Guard (TMG), qui a tiré les marrons du feu et obtenu le marché de la collecte des adresses IP envoyées à l’Hadopi.
Source : Numerama