LimeWire renaît de ses cendres en « Edition Pirate »
Mis hors service par l’industrie du disque, le logiciel de peer to peer revient dans une version développée par des internautes.
Le 27 octobre 2010, LimeWire indiquait sur sa page d’accueil qu’il arrêtait de distribuer son logiciel de peer to peer. Sous le coup d’une injonction judiciaire, le service de partage de fichiers promettait son prochain retour sous un jour tout à fait légal. Ses utilisateurs l’ont pris de court. Tout au moins en ce qui concerne son come back.
En effet, il aura fallu un peu plus de 10 jours pour que des développeurs s’emparent du code de ce logiciel libre pour faire renaître LimeWire. La nouvelle mouture circule déjà sur le réseau sous le nom de LimeWire Pirate Edition. Ce n’est pas la première fois que Limewire sert de socle à d’autres logiciels de partage de fichiers. FrostWire ou encore MP3 Rocket en sont euxaussi issus. Leur naissance remonte à 2004, alors que l’éditeur de LimeWire était déjà sous les feux de la justice américaine.
LimeWire Pirate Edition reprend toutes les caractéristiques de la dernière version existante de LimeWire, en particulier ses fonctions communautaires. Comme dans la bêta 5.6 de son ancêtre, l’utilisateur peut – en s’identifiant via son compte Gmail ou LiveJournal –, échanger plus facilement des fichiers avec ses contacts. Voire dialoguer avec eux au travers d’un module de messagerie instantanée dès qu’ils ont eux aussi téléchargé LimeWire Pirate Edition.
Cette mouture du logiciel de partage de fichiers se veut une édition améliorée de son prédécesseur. Dans une interview accordée au site spécialisé TorrentFreak, l’un de ces mystérieux développeurs affirme : « LimeWire Pirate Edition fonctionnera mieux que la précédente version 5.5.10 et marchera encore très longtemps. Il n’y a aucun adware ou spyware : les pirates travaillent pour le bien de la communauté. » Et de poursuivre : « Toutes les fonctions jusque-là présentes dans LimeWire Pro ont été activées gratuitement. »
Sur les pages où ils présentent leur produit, les développeurs promettent un téléchargement accéléré des fichiers et garantissent la présence d’un antivirus pour éviter les mauvaises surprises.
Les logiciels de peer to peer n’ont rien d’illégal en soi. Mais l’incitation au piratage, même voilée, a souvent conduit leurs éditeurs devant la justice. Dans ce domaine, les développeurs de LimeWire Pirate Edition ne font pas dans la finesse. Dans les mots-clés utilisés pour référencer le logiciel sur ThePirateBay.org, ils ont saisi l’expression peu ambigüe : « Middle finger at the RIAA [Record Industry Association of America, NDRL] ».
Une fois installé, le logiciel permet de faire une recherche sur un titre avant de proposer plusieurs sources de téléchargement. Tapez « The Social Network », et pas moins de 18 vidéos pirates du film de David Fincher sont proposées. Les internautes qui vont jusqu’au bout de l’opération ne pourront pas feindre d’ignorer l’illégalité de leur démarche. Avant le début du téléchargement, un message indique : « LimeWire ne parvient pas à trouver une licence pour ce fichier. Télécharger quand même ? » Une manière de se dédouaner et de renvoyer la responsabilité de cette pratique sur les internautes.
Source : 01Net