Hadopi : 50% des internautes avertis ont arrêté de pirater

12 mai, 2011  |  Written by administrateur  |  under News

HADOPI Logo.jpg Le mécanisme de la réponse graduée incite aussi la moitié des internautes français à consommer plus souvent des œuvres culturelles légalement, selon une enquête de l’Hadopi.

Il y a deux semaines, Nicolas Sarkozy avait reconnu, devant des entrepreneurs du Net, des «maladresses» sur l’Hadopi. Un air de mea culpa qui avait alimenté les spéculations sur l’avenir de la Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet. «Hadopi est un sujet qui a pu nous fâcher. Mais Hadopi n’a jamais été une fin en soi. C’est à un moment donné de l’histoire, une solution trouvée à un impératif catégorique immuable dans mon esprit qu’est là défense de la propriété intellectuelle», avait-il affirmé, alors qu’il installait le Conseil national du numérique. Il avait évoqué la fin possible de cette Haute autorité contestée, avant qu’un communiqué de l’Élysée ne vienne rectifier le tir, affirmant son plein soutien à l’Hadopi.

Comme pour clore l’incident, le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand s’est rendu mardi à la Haute autorité pour annoncer des résultats de la deuxième enquête sur le téléchargement illégal. Cette pratique est en net recul, notamment parmi les personnes averties. Quelque 7% des personnes interrogées assurent qu’eux ou un membre de leur entourage a reçu une recommandation de l’Hadopi (ce qui comprend les mails de la première phase mais aussi les courriers recommandés de la phase deux, dont le nombre est tenu secret). Parmi ces arraisonnés, 50% affirment avoir arrêté de consommer de façon illégale, tandis que 22% continuent, mais plus modérément. Un quart poursuit le téléchargement illégal, et 2% disent pirater plus qu’avant.

Lors des débats avant le vote de la loi instaurant l’Hadopi, la ministre de la Culture d’alors, Christine Albanel, assurait que près de 70% à 80% des pirates cesseraient dès le premier avertissement. Elle s’appuyait sur les exemples étrangers. Pour l’instant, les Français semblent plus récalcitrants. Mais il s’agit plutôt d’une tendance*. La riposte graduée reste récente, souligne-t-on aussi à l’Hadopi. Les premiers mails sont partis il y a sept mois, tandis que les premiers courriers recommandés adressés aux récidivistes ont été postés en février.


37% des internautes indifférents aux contrôles

Plus généralement, la moitié des internautes interrogés assurent qu’ils consomment plus régulièrement des œuvres culturelles sur des sites respectueux du droit d’auteur. Notamment dans les catégories les moins aisées et en province, où la réponse graduée a produit le plus d’effet. Au total, ils ne sont plus que 37% à se montrer indifférents au contrôle (ils étaient 45% en janvier).

L’Hadopi aurait spécifiquement conduit 41% des internautes à changer d’habitudes de consommation, selon le sondage. On ignore s’ils sont passés sur des sites de musique en streaming, comme Deezer et Spotify, ou à la vidéo en streaming. Parmi ceux qui déclarent que l’Hadopi a eu un impact sur leur consommation, mais n’ont pas forcément été avertis, 55% reconnaissent qu’ils téléchargent toujours illégalement, mais moins qu’avant. Et 38% ont totalement arrêté le piratage. Seuls 7% confessent qu’ils piratent toujours autant.


Baisse de fréquentation sur les réseaux P2P

Parmi les ayants droit, le Snep ne cache pas son optimisme. «Le piratage diminue comme nous l’avions prévu», explique-t-on au Syndicat national de l’édition phonographique. Le Snep a ainsi commandé à l’institut Nielsen un audit des réseaux peer-to-peer, qui servent à l’échange de fichiers entre internautes. En octobre 2009, au moment où les députés votaient la loi Hadopi, on comptait d’après cette étude 6,5 millions de visiteurs uniques français sur tous les réseaux P2P. Ils seraient aujourd’hui 4 millions. Près d’un million d’internautes français auraient donc quitté ces vicinales, les seules à être surveillées par l’Hadopi.

Si le P2P régresse, beaucoup de pirates se sont depuis tournés vers le streaming ou le téléchargement direct. Chaque jour, le Snep demande le déréférencement de 10.000 liens qui conduisent à des œuvres illégalement mises à disposition. Le syndicat a confié à une société privée le soin de scanner le Web pour identifier leurs titres. Des demandes sont ensuite envoyées aux hébergeurs pour qu’ils suppriment le lien qui conduit vers ces œuvres. «Les sites comme MegaUpload ou RapidShare abritent de très nombreux contenus contrefaisant les droits d’auteur, mais il est difficile de les faire fermer, car ils sont hébergés à l’étranger», explique David El Sayegh, directeur général du Snep. «C’est pourquoi nous essayons surtout de rendre leur accès difficile pour décourager les internautes.»

Source : Le Figaro

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