Etude : Une procédure en forte expansion
«Il y a eu une augmentation considérable des interceptions de communications ces dernières années», explique Claudine Guerrier, chercheuse à l’école Télécom et management Sud-Paris, qui a publié une étude sur le sujet.
Environ «20 000 écoutes téléphoniques» ont été réalisées en 2005, représentant «30% des interceptions globales» (mails, SMS et écoutes téléphoniques). «Aujourd’hui, on est presque à 100 000, en prenant en compte l’ensemble des interceptions», précise-t-elle.
à l’origine de cette forte hausse: l’explosion des «interceptions judiciaires», effectuées à la demande des magistrats, en hausse de 440% entre 2001 et 2008.
L’interception est devenue un vrai outil d’enquête pour les magistrats français même si la France est l’un des pays européens qui les pratique le moins.
Concernant les «interceptions administratives», effectuées par les services de renseignement sur demande des ministres de l’Intérieur, de la Défense ou du Budget, la hausse est en revanche plus limitée.
«Les chiffres doivent être considérés avec précaution» mais «depuis plusieurs années, j’ai tendance à penser que l’équilibre se fait au détriment de la protection de la vie privée», estime Claudine Guerrier.
L’universitaire rappelle par ailleurs que les écoutes et autres interceptions ont un coût pour les contribuables (voir les «tarifs» sur l’infographie ci-contre).
En 2005, note-t-elle, elles se sont ainsi élevées à 92 millions d’€, soit 20% des frais de justice…
Source : La Dépèche du Midi