Apple : la révolution iCloud

6 juin, 2011  |  Written by  |  under News

Apple logo.jpg Lundi, Steve Jobs va annoncer le service iCloud d’informatique dématérialisée. L’entreprise de Cupertino crée un nouveau front contre Amazon, Google et Microsoft. Car le «cloud computing» est en pleine expansion.

Lundi soir, Steve Jobs doit présenter le service iCloud d’Apple. À l’aide d’un accord avec les maisons de disques, l’entreprise de Cupertino va moderniser son service de musique en ligne iTunes. Les clients pourront acheter leur musique auprès d’Apple, la stocker sur Internet et l’écouter à leur guise, où ils se trouvent. Les services dits de «cloud computing», ou d’informatique dans les nuages, se développent à grand pas. C’est une nouvelle révolution de l’informatique. Elle consiste à se connecter à Internet pour accéder à ses données et à ses applications. Les particuliers n’ont donc plus besoin de les stocker sur leur PC ou leur disque dur à la maison, et les entreprises n’ont plus besoin d’investir dans des ordinateurs de grande capacité.

L’informatique s’utilise donc à la demande comme s’ouvre un robinet d’eau ou s’allume une lumière. Apple propose déjà un premier service «cloud» pour synchroniser, dans le réseau, ses contacts, ses courriels et son agenda, à partir d’un iPhone ou d’un iPad. Le service MobileMe est fort coûteux (99 dollars par an ou 79 euros depuis la France).

Amazon a montré la voie

Google va lancer cet été le système d’exploitation gratuit pour PC, Chrome OS, conçu et tourné pour le «cloud». «Le plus grand nombre d’utilisateurs de services de cloud computing sont déjà, sans le savoir, les particuliers en utilisant des outils comme la messagerie Gmail de Google ou les services payants de stockage de données d’Amazon», explique Lew Tucker, directeur technique du cloud computing chez Cisco. Avec son offensive, Apple crée un nouveau front contre Google, Amazon et Microsoft.

L’un des plus gros fournisseurs au monde de services cloud est Amazon, le leader mondial des services culturels en ligne, avec un chiffre d’affaires estimé dans ce domaine à un milliard de dollars en 2010. L’idée originale du champion du e-commerce, qui vient d’étendre ses services au stockage de musique pour les particuliers, a été de louer les surcapacités de ses propres «fermes» d’ordinateurs. «Cela revient à louer votre appartement lorsqu’il est vide, pendant les journées de travail et lorsque vous partez en vacances», explique un expert. Tous les géants du Web suivent la voie tracée par Amazon. En termes économiques, le coût marginal est faible pour les fournisseurs de puissance de calcul et de capacités de stockage. Les recettes supplémentaires génèrent presque autant de profits. Depuis dix ans, fabricants d’ordinateurs, éditeurs de logiciels et sociétés de services en informatique rêvent d’un changement de paradigme.

Marché de 56 milliards

Grâce au développement d’Internet et surtout à cause de la crise économique, les entreprises se sont converties au cloud computing. «Après des années de germination, l’informatique dans les nuages décolle. En partie pour des raisons macroéconomiques. La crise a conduit toutes les organisations à scruter leurs dépenses. Dans ce contexte, une solution qui peut offrir davantage pour moins cher est difficile à ignorer», explique Ben Pring, vice-président du cabinet d’études Gartner. Pour l’instant, l’essentiel du marché reste réalisé par des éditeurs de logiciels. Le chiffre d’affaires du logiciel à la demande est estimé autour de 11,7 milliards de dollars en 2010 par Forrester Research. Aujourd’hui, 60% du chiffre d’affaires mondial est réalisé aux États-Unis. Mais le phénomène devrait gagner d’autres pays. Vers 2020, le marché mondial devrait atteindre 56 milliards de dollars, estime Forrester Research.

Avec environ 3 millions d’entreprises clientes dans le monde, dont un million en Europe, Google réalise entre 500 millions et 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires dans le cloud. Enfin, Microsoft va investir 90% de son budget de R&D dans le cloud cette année, a indiqué Jean-Philippe Courtois, vice-président de Microsoft. Mais son chiffre d’affaires dans le domaine est estimé à «quelques centaines de millions de dollars par an», admet un responsable du groupe. Chacun propose sa solution. IBM, HP, Dell, Microsoft et Oracle veulent utiliser d’énormes «fermes» de serveurs pour stocker les informations et louer des puissances de calcul à leurs clients. Dans ce but, HP et Dell ont acquis des entreprises dans le stockage et la virtualisation des données, afin de concurrencer VMware, filiale d’EMC. Le marché séduit aussi des géants des télécoms comme Cisco, Ericsson et Huawei, et des acteurs spécifiques, tels Akamai, Rackspace Hosting ou Salesforce.

Source : LeFigaro

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